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Une soirée chez les fées
2. Celles qui ne vont jamais seules

Posted on 19 mars 202527 mars 2025
Image générée par Midjourney

… Continuant mon chemin, je suis arrivé à la hauteur d’une sorte d’attroupement : comme presque toujours (vivement que la profession d’architecte se féminise et qu’on tienne compte des besoins différents des deux sexes !) il y avait la queue devant les toilettes des femmes. Et au milieu de la queue, un petit groupe serré que tout le monde regardait avec crainte et suspicion, comme si la moindre remarque allait déclencher des catastrophes, faire monter la température ou donner soudain une apparence de réalité à de pures imaginations ! C’était les fées Papillon, Joule et Mandela, les toujours plurielles, « celles qui ne vont jamais seules » comme on dirait dans Harry Potter. Elles parlaient fort,  retardaient et embêtaient tout le monde, mais personne n’osait trop rien leur dire, ni même vraiment les regarder en face. C’était plutôt des coups d’oeil furtifs, détournés, un peu fuyants, l’air de ne pas y toucher.

Juste derrière elles, il y avait deux femmes avec un petit groupe qui se comportaient comme des professeures faisant un cours magistral. L’une parlait de physique nucléaire et l’autre de civilisation grecque archaïque, mais dans l’un et l’autre cas, ce qu’elles racontaient était totalement absurde, totalement faux, totalement mensonger. Et le groupe d’élèves, pourtant, les écoutait comme si c’était la vérité qui coulait de leur bouche. Il faut dire qu’elles avaient un bagout, une assurance, un aplomb absolument extraordinaires : elles débitaient leurs bêtises comme si elles avaient elles-mêmes découvert les quarks ou de leurs propres mains trouvé le manuscrit (la pierre taillée plutôt) de l’Iliade ou de l’Odyssée ! Tout ça raconté avec tellement de détails qu’on finissait par se demander si ça n’était pas leur délire qui, finalement, était juste.

Je commençais à être très troublé et à ne plus savoir quoi penser quand, heureusement, une auditrice leva la main et commença : « Madame Dunning, s’il vous plaît, Madame Dunning… ». À cette interpellation, la lumière, soudain, se fit dans mon esprit : les deux prétendues profs étaient en fait les deux sœurs Dunning-Kruger ; les fées Dunning-Kruger qui, comme toujours, jouaient les Mesdames Je-sais-tout, parlant d’abondance de sujets dont elles ne pipaient pas le premier mot. Et les autres, comme moi, restions bouche bée, ébahis, estomaqués par leur ton péremptoire, cette ignorance bavarde et suffisante !…

À suivre

L’image a été générée par Midjourney à partir du prompt suivant (pas tout à fait respecté) : « Paris, 2025. Dans une galerie d’art contemporain affichant de grands tableaux abstraits et décorée de façon très minimaliste, la fée Papillon, vêtue très élégamment, bavarde avec quelques amies dans une queue qui va vers les toilettes. Photographie dans le style d’un magazine de mode. »

Merci à Éléonore qui m’a appris l’effet Mandela.

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