Ce matin, Descendant ma poubelle, J’ai croisé dans ma cour Une fausse Camille, un peu vieillie. Elle avait cette perruque noire, Qu’elle porte dans Le Mépris Cette bouche boudeuse, Ces yeux désabusés. C’est la perruque que j’ai vue d’abord, Puis cette bouche, puis ces yeux, Ces yeux si tristes, si effrayants D’être de tout revenus,…
Mois : novembre 2019
L’écologie n’est pas une question économique
Penser la résolution de la crise écologique en termes économiques est peut-être un moyen de toujours échouer, la pensée économique étant justement une des principales causes de la crise écologique.
Cheminements de la mémoire
Dans une rue pavée d’Amsterdam, non loin de la vieille église, un restaurant au décor moderne où Katia et moi avons un jour déjeuné. C’est cette image, surgie de nulle part, qui s’est imposée à moi ce matin tandis que mes doigts recueillaient, dans son récipient noir, une noix du savon à la belle couleur…
Envie
Peut-on, quand la nuit vient, ne pas vouloir – peut-onNe pas vouloir atteindre les étoiles ? Peut-on, sur le rivage assis, face à la mer,Ne pas rêver à l’horizon, là-bas,Où le soleil, tout à l’heure, a surgi ?
Singularité
Pour devenir quelque chose le dé Doit renoncer à être tout. Un deux trois quatre cinq six ont des chances égales Et pourtant ! Un seul nombre à la fin sortira. Les cases dans la grande roue de la grande loterie Sont, au début du jeu, d’une même égalité Et pourtant ! A la fin…
Nous vivons heureux dans un monde de drames
Notre capacité à être heureux dans le malheur du monde fache les hypocrites et provoque la colère des totalitarismes religieux et laïques qui voudraient que le monde forme un bloc, mais elle est profondément ancrée en nous et se confond avec l’étincelle de la vie.
Georges et Édouard
Étant enfant, j’allais avec mon grand-père À Verdun et à Vaux, et puis à Douaumont, Et à la Voie sacrée et au Chemin des Dames, Et dans tous ces lieux, gris sous le ciel bleu. Je n’aimais pas beaucoup ces courts pèlerinages (Nous partions le matin et revenions le soir), Ces heures occupées à rouler…
Bokeh
C’est ainsi que les fleurs disparaissent, et avec elles l’épaisseur du monde qui se réduit au plan unique de la carte si ce n’est à la seule ligne du chemin.