Voilà bien une chose qui nous manque, et depuis longtemps : de joyeux vagabonds de la nuit, des êtres légers et farceurs qui sachent nous arracher à la pesanteur des temps et à notre esprit de sérieux.

Sidération
Elles étaient totalement sidérées, pétrifiées dans un cri muet.

Bastilles à prendre
Nous avons nos propres Bastilles, nos propres boîtes à secrets, nos propres oubliettes.
C’est d’elles qu’il faut nous occuper avant des Bastilles visibles.
Elles qu’il faut d’abord abattre.

La foi du colibri
Il doit bien se le dire, aussi, le colibri, que c’est inutile et même assez ridicule, ce rôle de sauveur qu’il se donne. Il doit y penser, au triangle de Karpman, à la bonne conscience, à la vanité et à tout ce que pourraient lui dire et pensent déjà peut-être les esprit forts qui le voient s’agiter en tous sens.

Orgue minéral (un rêve)
C’est alors que s’élevait le chant de l’orgue, que levaient les notes de musique dans le grand champ ensoleillé.

Sauter pour mieux reculer : les objectifs écologiques
Nous confions ainsi à nos enfants le soin de résoudre l’immense paquet de problèmes que, chaque jour et patiemment, nous faisons grossir et fourgons sous leur tapis. Le contraire d’une attitude responsable.

Inachèvement et espérance
L’impatience a aussi une vertu : elle oblige à se lancer, à se lancer dans l’imperfection, à se lancer dans l’incertitude. Elle est l’autre nom de la foi qui nous permet de croire, d’agir, d’aimer, sans être sûrs de ne pas nous tromper – sans être sûrs de rien. Elle est ce qui nous donne le courage de nous engager.

Le monde, l’esprit et le Mikado
Nous ne pouvons pas concevoir qu’une même réalité, un même phénomène, une même substance, un même être, ait simultanément des attributs très nombreux et totalement indépendants les uns des autres.

Réserves
Il faut absolument que les hommes parviennent à préserver autre chose que ce qui leur sert à faire des semelles, ou des machines à coudre, qu’ils laissent de la marge, une réserve, où il leur serait possible de se réfugier de temps en temps.

L’été grec
Quand vient l’été, vient le désir des choses grecques : désir de lumière, de blancheur, de simplicité ; de netteté, de rigueur, de contraste. Désir de Méditerranée, de Camus, d’oliviers secs et de chemins pierreux. Désir de soif et d’absolu, de violence aussi peut-être : Ulysse, la force, Dune, Œdipe, Antigone, le destin et les dieux.