
Je ne sais qui sortira vainqueur de l’agression de l’Ukraine par la Russie.
Ce que je sais et vois et qui me stupéfie, c’est la défaite du cynisme,
La défaite de tous ceux (et certes j’en fais partie !)
qui pensaient que :
- les choses étant ce qu’elles sont,
- les loups étant les loups, les agneaux les agneaux,
- une omelette ne pouvant être préparée sans casser des oeufs,
- la guerre faisant toujours des victimes parmi les innocents,
- et autres calembredaines dont nous nous ressassons à longueur de journée,
On s’accommoderait de ce malheur supplémentaire,
De la douleur, de la souffrance, du deuil, de la destruction,
De ces familles ravagées et jetées sur les routes,
comme on le fait de de tant de choses,
comme on le fait de tout le reste.
Mais non ! Cela n’a pas été le cas !
La jeune et enfantine conscience s’est levée
Pour dire que même le premier mort était de trop,
Pour rappeler que rien : ni le passé, ni la loi du plus fort, ni la conscience bien sentie de nos intérêts,
Ne justifient qu’on tue, qu’on blesse, qu’on attaque
Qui ne nous avait rien fait.
Et cette défaite en rase campagne
Du cynisme sûr de lui et si souvent triomphant
Plus que tout me réjouit.