
Une des choses qu’on comprend, qu’on comprend et ressent
À errer parmi les poissons (je connais ceux de Porquerolles),
Est l’agrément qu’on peut avoir à se laisser aller,
À se laisser contraindre et emporter
Par les événements, la grande houle de la vie.
Monter, descendre ; aller de droite à gauche,
Et puis de gauche à droite dans le grand mouvement,
Le grand délassement de la respiration marine,
Ce grand flux et reflux qui tout pousse et remue.
Avancer, reculer, s’en aller, revenir ;
Ondoyer longuement dans l’onde de la vague
L’esprit serein de ne rien pouvoir faire,
L’esprit débarrassé du fardeau liberté.
Rien dans les mains, rien dans les poches ;
Pas de velléité, pas de souhait, pas d’envie :
Une dérive au gré des courants et des vents.
N’être plus que cela, cette chose qui ondule,
Qui tourne et se retourne dans un long va et vient,
Cette chose qui roule et que le tourbillon
Entraîne tout au fond, dans les gouffres, à jamais.