La beauté du monde, la vie, la grâce, le bonheur ne nous sont pas donnés une fois pour toutes ; il faut, à chaque instant, les entretenir, les soigner, les choyer, les entourer d’attention et d’amour pour qu’elles se perpétuent, se renouvellent, se revivifient, se recréent et s’épanouissent. Sans cet amour et cette attention continuelles, la flèche du temps, l’entropie et le chaos emportent tout, réduisent chaque chose en poussière, ramènent tout au néant.
Étiquette : amour
Dans le monde jetable et consommable que nous avons construit, ce monde où la beauté des feuilles est éclipsée par les réclames, nous sommes, toutes et tous, des Don Juan au petit pied, qui cherchons toujours ce que nous possédons déjà.
Il faut, pour embrasser le malheur, avoir d’abord embrassé l’amour. Pour pleurer la destruction du monde, avoir d’abord compris qu’on l’aimait.
On appelle ça reconnaissance mais la première est souvent plutôt une découverte ; la deuxième un aveu, fait à soi-même puis aux autres ; et la troisième une expression de gratitude. Mais les trois sont liées et rebouclent l’une sur l’autre.
La lecture est proche de l’amour. On en attend ce qui rassure, conforte et apaise ; mais aussi ce qui provoque, étonne, dérange ; et on y cherche plus que tout on la porte des étoiles, qui nous conduit d’un monde à l’autre, nous emporte et nous transporte.
Aimer sans absorber, aimer sans emprisonner, aimer sans dévorer l’autre. Mais l’aimer aussi sans le nier, sans vouloir le dissoudre dans son propre soi-même.
On aimerait tant pouvoir se contenter
De la saveur, de la splendeur des choses simples !
Mais des choses simples
(Si belles pourtant ; on était sûr d’en être éblouis à jamais !),
On finit presque toujours par se lasser
(Aussi triste soit-on de cet amer constat.).
Utiliser ceux qui nous aiment, dire : « Faites ça par amour de moi », c’est le fait des seules courtisanes ou bien encore des maquereaux.