
création hybride
Me voici revenu depuis quelques jours à Porquerolles et je ressens le poids d’une étrange atmosphère : ça a commencé dès avant mon départ, quand il est apparu que toutes les soirées cinéma de Carmignac étaient pleines (Pleines pour aller voir Le grand bleu, Grands dieux ! Qui peut raisonnablement croire ça ?) ; et puis, en arrivant ici, il y a eu les hôtels pleins à craquer, les logements du phare et du Hameau réquisitionnés on ne sait pourquoi ; cet officier du Sémaphore surpris à sourire alors qu’ordinairement c’est le concours à qui fera le plus la gueule, les barrières élevées ici et là sur les chemins, prétendument qu’on construit une nouvelle usine d’épuration ; puis toutes ces personnes qui, le soir venu, au lieu de jouer à la pétanque, déambulent sur la place d’Armes, les mains croisées derrière le dos, baragouinant mille langues différentes et incompréhensibles.
Je m’attendais bien à ce que, dans la suite des découvertes mammoutheuses, des recherches soient opérées et des scientifiques envoyés ici pour quelques mois pour creuser la question et la terre mais là, c’est le pompon ! C’est fou, toutes ces inquiétudes qu’on perçoit, le matin, dans la queue de la boulangerie, ces rumeurs inabouties qui naissent avec le jour, bruissent avec le vent et s’évanouissent avec la nuit ! On se croirait à Los Alamos au temps du projet Manhattan ! Même les pachas à deux queues du Mont des Salins, mes jasons adorés, ont fui cette pesanteur pour rejoindre des contrées plus tranquilles !
Ce matin, trois flics paradaient, flingues bien visibles à la ceinture, devant Coco frio. On pourrait croire que c’est Emmanuel qui s’apprête à nous rendre visite depuis le fort de Brégançon mais il y a quelque chose de plus cotonneux, de plus étouffé, de plus Motus et bouche cousue ; quelque chose qui flotte et donne à tout un air louche de bonne humeur artificielle, un air de Truman Show.
Et puis, à force de laisser traîner mes oreilles chez Pisani et chez la fille Rattalino (ça ne manque pas, les chapeaux à vendre, avec tous ces crânes chauves à protéger des ardeurs du soleil !), j’ai entendu un mot revenir, revenir et revenir dans toutes langues d’après Babel : le mot « pétroglyphe ».
En illustration sonore, derrière ma lecture, on aura reconnu le générique de la série X-Files, de Mark Snow.
À suivre.
On l’aura peut-être deviné, cette nouvelle série est la suite de la première grande enquête d’Aldor à Porquerolles, intitulée Des mammouths à Porquerolles.
Il est connu que 80% de la masse touristique estivale reste connecté sur une bande de littoral qui n’excède pas 5 km, au-delà c’est l’inconnu pour ce genre humains là,
Terrifiant ! Edifiant ! Lorsque l’on sait que cette populace se compte en dizaines de millions de personnes entre Menton et Cerbère.
Le vertige, qu’un un tel vide, un tel néant néant psychique et mental,