Ces dialogues détricotés sont étranges. Ils redessinent une vie dont l’autre a disparu, où il n’y a plus que soi qui parle.
Étiquette : Katia
Cheminements de la mémoire
Dans une rue pavée d’Amsterdam, non loin de la vieille église, un restaurant au décor moderne où Katia et moi avons un jour déjeuné. C’est cette image, surgie de nulle part, qui s’est imposée à moi ce matin tandis que mes doigts recueillaient, dans son récipient noir, une noix du savon à la belle couleur…
Le désir et la grâce
Dans le livre que m’a offert François pour mon anniversaire, il est dit d’un guide de haute montagne : « Il est plein d’une absence de désir. » C’est l’effet que me font les médecins de famille, ces personnes calmes et pleines de rassurance qu’on pourrait croire n’être touchées par aucun manque, aucune absence, aucun désir. Je…
Points de suspension
J’en connais une chère (elle se reconnaîtra) Dont tous les mots écrits (et souvent les paroles) Invariablement se terminent En points de suspension. Je m’y suspens, Je m’y balance, Au gré de mes humeurs et de mes passions Cherchant à deviner ce qu’elle a voulu dire, Ce qu’elle a, en trois points, voulu signifier. Et…
Petits dessins
Je me suis souvenu, tandis que je courais Dans cette allée où poussent pommiers et poiriers, Poires et pommes emballées dans de petits papiers, De ses jolis dessins qu’amoureuse elle fait, Amoureusement fait sur de petits papiers. Oh ! Ces petits dessins qu’amoureuse elle fait, Papillons de bonheur sur de petits papiers, Messages pleins de…
À la recherche de K.
Courant le long des grilles de l’École des Mines, N’ai pas trouvé celle que je cherchais (D’ailleurs, l’ai-je perdue ? Je ne sais plus que dire…). Mais, suivant une queue de cheval dont la Blondeur faisait des moulinets, Me rappelant le crin pris sur le barbelé, Et croisant – par six fois ! – celle-là…
Pierres de la Galère
J’aime les pierres de la Galère Me font penser à celle-là, Rasant les murs, couleur de terre, Qu’on passe sans voir et dont l’éclat Se révèle à qui sait le mystère.
Recommencement
Chaque année je reviens, Je prends cette photo, Et pense à celle-là Avec qui je vins. Ô douceur infinie, Complaisance mise à nu, Des moments évanouis, De la recherche du temps perdu ! A cette nostalgie, A cette litanie, Je préfère le chant Des recommencements.