La beauté du monde, la vie, la grâce, le bonheur ne nous sont pas donnés une fois pour toutes ; il faut, à chaque instant, les entretenir, les soigner, les choyer, les entourer d’attention et d’amour pour qu’elles se perpétuent, se renouvellent, se revivifient, se recréent et s’épanouissent. Sans cet amour et cette attention continuelles, la flèche du temps, l’entropie et le chaos emportent tout, réduisent chaque chose en poussière, ramènent tout au néant.
Étiquette : création
À partir de quel moment cette capacité créatrice née du besoin de survivre et grandie de l’aspiration à l’amour et au beau se mue-t-elle en une sorte de logorrhée ou d’incontinence matérielle et productive, en un besoin incontrôlable de générer des choses ? À partir de quel moment notre plaisir de créer devient-il soif d’humaniser le monde entier, de détruire tout ce qui n’est pas nous ?
C’est dommage de gâcher cette chance, de perdre cette occasion. Dommage de n’avoir pas su apprécier les merveilles au sein desquelles il nous avait été donné de vivre, et de devoir, par notre faute, quitter ce jardin en le laissant abîmé.
Pour vivre, il faut s’arracher
À la contemplation des choses ;
Pour vivre, il faut dédaigner ;
Faire comme si de rien n’était
Qu’elle soit nue, revêtue de peau d’âne ou de peau d’homme, c’est toujours Iphigénie qui paie le prix des guerres, et toujours l’innocence qu’on sacrifie.