C’est parce que notre pire crainte est de manquer d’air que le signe le plus indiscutable de la confiance, du calme, du relâchement, est d’accepter de s’en défaire. En soufflant, en vidant ses poumons de cette substance si précieuse, on se dépouille, on se dénude, on se livre à l’avenir.
Catégorie : Idées
Parce qu’il n’est ni le sentier, ni la route, le chemin est l’idéal retrouvé du paradis perdu : l’équilibre harmonieux entre les hommes, les femmes et le reste de la nature.
Pour celle de l’existence de Dieu, j’ai encore quelques petites recherches à faire. En revanche, pour la preuve des dégâts que la fatigue physique provoque sur nos capacités intellectuelles, j’ai trouvé : c’est le flux quasi ininterrompu de banalités prétentieuses, de formules creuses et prétendument inspirées, d’aphorismes de café du commerce, qui nous viennent, à la vitesse d’un tir de mitraillette, à la fin d’une journée de marche, sac au dos.
J’éprouve cette même gêne dans certains débats actuels où l’on paraît être prêt à sacrifier à l’objectif très important qu’est la lutte contre le réchauffement climatique un objectif plus important encore : le maintien de la biodiversité.
Rien de moins naturel que la sobriété. Elle est effort, elle est tension. Jamais elle ne s’assoupit ou ne se laisse aller. Elle est une retenue attentive et jamais endormie, un de ces serviteurs, de ces vierges sages veillant sans cesse au retour de leur maître dont parlent Luc et Matthieu.
Il a raison, Laocoon, de se méfier des prétendus cadeaux de l’ennemi. Mais on ne peut pas, d’un autre côté, toujours juger les actes, les choses, les cadeaux, les paroles, à l’aune de qui les fait, les porte, les prononce. On ne peut pas toujours superposer à la réalité objective du monde la connaissance que nous croyons avoir des intentions ou des pensées des autres.
L’agression russe en Ukraine, la famine un peu partout, la guerre civile au Yemen, la pauvreté, la maladie, les espèces qu’on détruit, les espaces qu’on salit, le grand épuisement du monde, le grand gâchis des choses et des êtres, et là, cerise sur le gâteau comme s’il en était besoin, cette interdiction faite aux femmes comme l’annonce à Marie, d’étudier, de diriger, de voyager, ce grand enfermement des femmes afghanes dans leur burqua, son chez lui, leur ignorance.
La beauté porte en elle les affres, les vicissitudes, les tribulations de l’incarnation. Et parce que les femmes sont, chez les humains, beaucoup plus assignées à leur corps que ne le sont les hommes, elles subissent l’essentiel de cette ambivalence, de cette injonction contradictoire : être belle mais ne pas en faire trop ; rayonner tout en restant discrète.