Pour celle de l’existence de Dieu, j’ai encore quelques petites recherches à faire. En revanche, pour la preuve des dégâts que la fatigue physique provoque sur nos capacités intellectuelles, j’ai trouvé : c’est le flux quasi ininterrompu de banalités prétentieuses, de formules creuses et prétendument inspirées, d’aphorismes de café du commerce, qui nous viennent, à la vitesse d’un tir de mitraillette, à la fin d’une journée de marche, sac au dos.
Oh là là ! Toutes ces formules à la mords-moi-le-noeud qu’on débite dans notre tête comme s’il en pleuvait et qu’on était Georges Gurdjieff ou le Dalaï-lama, porteur d’une sagesse issue du fond des âges ; tous ces : « L’important c’est le chemin », « Un pas puis l’autre » ; toutes ces niaiseries qui éclosent comme les fleurs maladives de notre harassement et que, dans notre peine et notre faiblesse, nous prenons pour des vérités profondes.
Heureusement, il suffit le plus souvent d’une bonne nuit de repos pour que, au lendemain, il n’y paraisse plus et que nous puissions revenir à une saine normalite, à l’attrait de la vitesse écrasant tout sur son passage, à l’amour du seul but, au mépris du chemin.
PS : justement parce que je chemine, l’enregistrement viendra plus tard.