La rue d’Ulm est couverte de larges confettis, Feuilles blanches imprimées que des pneus ont noircies. « Tout simplement criminel » y est-il écrit.

Première communion
Enfant, je voulais faire ma première communion, Pour avoir un Polaroïd, Une montre, Ou un joli stylo. Mais le Polaroïd avait ma préférence.

Baccalauréat
C’était il y a longtemps Et pour ma réussite, Mon frère m’avait offert En La Pléiade Baudelaire.

Porte du désir
Éclairer l’inconnu, combler notre faim de savoir mais conserver cependant, au coeur de cette connaissance, un puits d’ombre, un lieu de mystère qui soit une porte gardée ouverte vers l’inaccédé. Cet inaccédé dont l’existence seule peut, sans le combler, maintenir notre désir, notre humanité.

Songe
On croise quelqu’une que l’on connaît Et stupéfait, on se rappelle Qu’on avait, la nuit, rêvé d’elle Et puis qu’on l’avait oublié. Quelle étrange chose que les songes Et les désirs où ils nous plongent !

Inconnue
On connaît si peu les autres ; ils nous connaissent si peu. Est-ce vraiment à eux que nous parlons lorsque nous leur parlons ? Est-ce vraiment à nous qu’ils parlent lorsqu’ils nous parlent ?

Nostalgie de la Grèce
Un gouffre d’ombre ouvert dans un mur blanc : nostalgie de la Grèce.
J’aime le rouge à lèvres et j’aime les robes grecques
J’aime le rouge à lèvres et j’aime les robes grecques, La sophistication et la simplicité, Le zen et le baroque, la ligne et l’arabesque, Les paillettes qui brillent et le noir de jais. J’aime la pâleur de la lune et l’éclat Du soleil qui écrase, du diamant qui luit, La blancheur de la neige, la…
Débardeurs
J’aime, quand vient l’été et les grandes chaleurs, Le feu tombant du ciel, le goudron noir brûlant, L’atmosphère étouffante et le soleil ardent, La joyeuse beauté des femmes en débardeur.
Été
Ombre noire Découpée sur la blancheur du mur : Voici venu l’été.