Ces dialogues détricotés sont étranges. Ils redessinent une vie dont l’autre a disparu, où il n’y a plus que soi qui parle.
Catégorie : Carnet
Perle noire
Cette colère, dont je ne sais d’où elle venait ni ce qu’elle recouvrait, avait trouvé cette histoire absurde de café comme le nacre de l’huître, parfois, trouve le grain de sable, et de ce point de fixation quelconque, fait une perle étincelante.
Mon précieux
J’ai, dans mes promenades, trouvé de l’or : un bracelet brisé en plusieurs morceaux qui étaient dispersés dans le goudron du bas-côté d’une route bourguignonne. Cassé, cabossé, abîmé mais fait cependant d’un métal inaltéré, aussi pur et éclatant qu’au décès de l’étoile dont il naquit un jour ancien. Mon précieux. J’aime à le regarder, le…
Altération
Ce n’est pas boire qui désaltère mais savoir qu’il y a plus d’eau qu’il n’en faut.

Trente-et-un trente-deux
Avec les mots (les seuls mots), on ne comprend rien

La vérité est un bloc
La vérité est-elle un bloc ? Je ne le sais pas, en fait. Je n’en suis pas sûr. Mais elle n’est pas du chamallow, de la mousse, du gruyère, avec des trous de mensonge dedans. Il peut y avoir des pans d’ombre, des espaces dont on ne sait que dire, des au-delà de la conscience,…

Porte du désir
Éclairer l’inconnu, combler notre faim de savoir mais conserver cependant, au coeur de cette connaissance, un puits d’ombre, un lieu de mystère qui soit une porte gardée ouverte vers l’inaccédé. Cet inaccédé dont l’existence seule peut, sans le combler, maintenir notre désir, notre humanité.

Inconnue
On connaît si peu les autres ; ils nous connaissent si peu. Est-ce vraiment à eux que nous parlons lorsque nous leur parlons ? Est-ce vraiment à nous qu’ils parlent lorsqu’ils nous parlent ?