Féminité

Qu’elles puissent aimer les hommes
(Ou tout du moins être attirés par eux),
Ces créatures laides et sans grâce,
Grossières et prétentieuses,
Dont les plus beaux éléments,
Achille, le bel Achille,
Sont cependant connus pour leur colère,
Voilà qui laisse sans voix.

Et Ulysse, le si malin et si rusé,
Le si fourbe et le si massacreur,
Qui à Chalcas au lieu d’Achille livra Iphigénie,
Avec Agamemnon son père !

Il y a bien le Prince Mychkine,
Et Jésus, Rilke et Péguy,
Mais qu’ils sont rares, les hommes qu’on aimerait !

Même Francois est vraiment trop obtu,
Et trop empli d’idées, trop plein de règles vaines,
Comme Abélard, ce donneur de leçons !

Et Augustin, qui lui aussi en donne,
Après avoir pourtant abandonné
Son épouse, la mère de son fils !
Oh ! le vilain qu’on fit père de l’Eglise !

Albert Cohen l’avait noté :
C’est une tache qui dépare dans leur perfection,
Et qui les rend presque humaines,
Cette attirance pour le côté masculin de l’homme.

Et lui, qui tant pourrait être vilipendé,
Par ceci cependant pourrait être sauvé,
Qu’il aime, sans trop savoir pourquoi,
Ces créatures
Dont les yeux sont remplis d’étoiles.

Aldor Écrit par :

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