Camille

Ce matin,
Descendant ma poubelle,
J’ai croisé dans ma cour
Une fausse Camille, un peu vieillie.

Elle avait cette perruque noire,
Qu’elle porte dans Le Mépris
Cette bouche boudeuse,
Ces yeux désabusés.

C’est la perruque que j’ai vue d’abord,
Puis cette bouche, puis ces yeux,
Ces yeux si tristes, si effrayants
D’être de tout revenus,

Ces yeux qui sans pleurer accusent,
Accusent dans leur détachement
Et sont d’autant plus accusants
Qu’ils se contentent d’être muets.

Je me demande comment on peut,
De qui l’on aime et nous aima
Supporter ce regard froid
Qui simplement ne dit plus rien.


La photo a été prise il y a quelques années sur la côte ouest de l’île de Skye, en Ecosse.

Aldor Écrit par :